L'Instrumentarium

Instrumentarium du Musée du Quercorb à Puivert

Dans la salle de l'Instrumentarium, sculpture, musique et lutherie se conjuguent par un grand moment de plaisir. Au centre, émergeant de la pénombre, les neuf instruments de musique - le luth, le rebec, la vièle à archet, la guiterne, le psaltérion, l'orgue portatif, la flûte, le tambourin et la cornemuse - font vis-à-vis aux moulages des sculptures du donjon du château de Puivert, mis en valeur par un doux éclairage.

 

Une ambiance sonore permet la découverte du répertoire musical du 14e siècle avec des extraits de Guillaume de Machaut et le Codex de Chantilly exécuté pour Gaston Phoebus.

 

La démarche

L'Instrumentarium est né d'une expérience qui a réuni, de 1989 à 1991, des professionnels de l'archéologie, de la musique médiévale, de la lutherie et de la muséographie. Il s'agissait de reconstituer des instruments de musique vivants, faits de bois, de peau et de corde, à partir des modèles sculptés dans la pierre au XIVe siècle.

 

La problématique de la reconstitution des instruments de musique s'est avérée complexe. Cette équipe a dû alors faire la synthèse de toutes les données et établir des compromis entre les exigences parfois contradictoires de ses différents membres : En particulier entre les soucis de fidélité archéologique ou iconographique et le désir des facteurs d'assurer le meilleur confort aux musiciens. Une porte a donc été ouverte sur une recherche à poursuivre.

L'exemple de la guiterne

Sur ce moulage d'une sculpture du donjon de Puivert, un musicien joue de la guiterne : la position de ses doigts indique qu'il se sert d'un plectre pour faire vibrer les sept cordes que l'on devine grâce aux sept chevilles.

 

Le manche se trouve dans le prolongement de la caisse et le chevillier, qui forme un angle se termine par une tête d'animal.

La sculpture étant en assez bon état, la fabrication de la guiterne n'a pas posé de problèmes d'interprétation.

Le corps piriforme, le manche et le chevillier ont été taillés dans une pièce de cyprès ; trois chœurs doubles et un simple ont été composés à partir des sept chevilles en merisier. La table d'harmonie en épicéa est ornée d'une magnifique rose. Une tête de lévrier a été choisie pour la sculpture terminant le chevillier.

La salle des troubadours

poème d'Arnaut Daniel (fin 12e siècle)
reconstitution d'un parchemin enluminé

 

L'art des troubadours des 11e aux 13e siècles, est illustré par neuf poèmes lyriques, écrits et chantés en occitan, qui célèbrent la joie de vivre, la jeunesse d'esprit et l'amour.

 

On peut les écouter dans cette salle tout en suivant les textes sur de beaux parchemins et découvrir ainsi la diversité du jeu de rimes et de rythmes inventés par les troubadours.

 

Ici, sur la photo, la sextine d'Arnaut Daniel (1180-1195), lo ferm voler, poème composé de six couplets de six vers, et des six mêmes mots pour toutes les rimes, présenté sur un parchemin réalisé pour le musée.